like fire beneath the ice.

★ pseudo : · **★ date d'inscription :** 02/06/2015

Like fire beneath the ice.

lyanna greene

On pourrait penser qu’un être étant doté d’une rapidité surhumaine ne devrait jamais être en retard. Et en règle générale, James serait plutôt d’accord avec cette théorie. Toutefois, certains jours n’étaient clairement pas faits pour lui. Avec la fin de ses études approchant, il se rendait compte qu’il y avait un millier de choses qu’il aurait aimé faire et qu’il n’avait pas eu le temps de faire ; c’était plutôt ironique, pour un homme doté d’une super-vitesse, de se rendre compte qu’il manquait justement de temps. Le temps de goûter l’Etoile Noire, ce cocktail inventé par un élève de chimie deux ans plus tôt qui faisait des ravages en soirée, le temps de réparer ce foutu détecteur de mouvements dans les toilettes des garçons de l’aile ouest, le temps de grimper tout en haut de la Statue de la Liberté – oui, jusque dans la torche, même si elle est interdite au public – et tout un tas d’autres choses. Du coup, par principe, James avait passé ces derniers mois à courir partout. Il arrivait à ses cours au dernier moment, bouclait ses projets trois minutes avant la dead line. Mais curieusement, il s’arrangeait toujours pour être à l’heure lorsqu’il avait rendez-vous avec Lyanna Greene. Etait-ce parce qu’il savait que derrière cet apparence de « simple meeting professionnel » se dissimulait la probabilité d’un bon moment ? Sûrement. Il avait beau être agacé par ses mimiques et par son intelligence, il n’en demeurait pas moins sensible à ses charmes. Alors il s’arrangeait pour être là juste avant elle, ne serait-ce que pour obtenir la satisfaction de la voir se demander, rien qu’un instant, si elle n’était pas en retard. Ce rapide regard vers sa montre, avant qu’elle ne lève les yeux au ciel, débutant par la suite leurs expériences sans plus attendre.

Lyanna paraissait toujours vouloir en venir au but ; elle tournait rarement autour du pot, comme si justement son temps à elle était une denrée très précieuse. Au début de leur… partenariat, James avait eu le malheur d’être en retard. Juste une fois. Il avait encore les oreilles qui sonnaient de ses remontrances, ainsi que l’impression d’être face à ses prunelles courroucées. Puisque c’était lui qui avait demandé après elle, elle estimait qu’elle était parfaitement en droit de ficher le camp à la moindre occasion, parce qu’il avait plus besoin d’elle que de lui – or arriver en retard était, d’après elle, probablement une provocation. Il avait eu toutes les peines du monde à se faire pardonner. D’autant plus que dès qu’elle ouvrait la bouche, il sentait sa propre colère s’éveiller. Elle lui tapait sur le système, littéralement. Ils avaient finalement commencé à travailler, et la tension s’en était allée. Vingt minutes plus tard, il avait surpris sur ses lèvres un infime sourire, ce qui l’avait étonné. Greene serait-elle capable de sourire, en vérité ? Aurait-elle un cœur qui se cachait derrière cette flamboyante chevelure rousse et ces remarques acerbes ? Comme il l’avait découvert plus tard, Lyanna dissimulait beaucoup de choses derrière son apparence froide et soignée. Tout comme lui, en fin de compte.

L’un de ses derniers projets personnels de l’année consistait à trouver un moyen de rendre les icers plus performants. Il travaillait là-dessus sur son temps libre, entre deux travaux à rendre à ses professeurs. Mais c’était son activité principale : c’était également celle qui lui avait permis de rencontrer Lyanna. Il espérait qu’avec ses connaissances médicales et les siennes, tantôt chimiques et mécaniques, ils trouveraient la solution. Néanmoins, s’il devait être complètement honnête, James avouerait certainement qu’il était de plus en plus distrait. Que ce soit à cause de l’imminence de son entrée dans le service de SHIELD, ou peut-être la présence de la rouquine à ses côtés, il avait énormément de mal à rester concentré. Le fait que leur relation ait brusquement pris un autre virage quelques mois plus tôt ne l’aidait pas à faire la part des choses. Travailler avec quelqu’un d’insupportable, on peut s’en accommoder. Mais lorsqu’ils se sont mis à partager autre chose que des formules mathématiques et des théorèmes… Disons que ça faisait longtemps que James ne s’était pas senti aussi vivant. Elle avait beau le rendre complètement dingue en moins de cinq minutes, il s’était pris d’affection pour elle.

Et parfois, comme ce soir, il se posait des questions sur le bien-fondé de leur relation. Ils devraient probablement cesser de se fréquenter sur le plan intime, ça faciliterait énormément leur entente professionnelle. N’est-ce pas ? Et puis ce n’était pas comme s’il décidait de la plaquer : ils ne sortaient officiellement pas ensemble. C’était une décision logique. Logique. Il avait beau se renvoyer ce mot à la tête depuis un quart d’heure, il ne parvenait pas à s’imaginer en train de lui en parler. Quelle serait la réaction de Lyanna lorsqu’il lui exposerait ses théories ? Accepterait-elle simplement en haussant les épaules, lui demandant juste après de bien vouloir se concentrer sur leur problème ? Ou bien exploserait-elle dans une tornade de mots dévastateurs ? Même s’il avait appris à la connaître depuis Octobre dernier, il n’était pas encore capable de prédire ses réactions. Pas toutes, en tout cas.

James avait donné rendez-vous à sa partenaire dans l’un des laboratoires de chimie de l’académie, profitant de la soirée pour s’assurer qu’ils étaient vides et que personne ne viendrait les déranger. Il aurait bien sûr préféré mener ses expériences dans sa chambre, mais son colocataire y campait avec quelques amis. Expulsé de chez lui, il avait donc trouvé refuge ici. Il avait eu le temps de tout préparer en l’attendant, paillasse y comprise, puis avait commencé à faire les cent pas dans la salle de cours. De plus en plus rapidement. Sans même s’en rendre compte. L’esprit ailleurs, James faisait le tour de la pièce à une vitesse surhumaine. Assez pour que les contours de son corps se floutent et que les papiers se mettent à voler autour de lui. Lui, angoissé ? Non. Pas le moins du monde.

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lyanna greene

La fin de l’année était là à l’académie du Shield, la fin de l’année qui voulait dire des vacances. Bon, pas aussi longues que celles que tu aurais eu si tu étais allée dans une université normale parce que tu suivais le programme de l’été avec quelques petites missions certainement, du moins tu l’espérais. Tu n’avais pas envi d’arriver à ces vacances, vraiment pas envi car cela voulait dire que tu devais rentrer chez toi, au Texas où tu allais voir ta mère, ta sœur et Matthew. Cela te rendait malade rien que d’y penser. Tu ne le disais à personne parce que tu savais déjà les regards que tu ramasserais de tes amis si tu leur confiais que rentrer chez toi voir ta mère te rendait malade. Tu étais partie pour le Shield laissant derrière toi un tas de problèmes que tu n’avais jamais pris le temps de régler. Tu n’avais pas envi de rentrer chez toi pour voit le bonheur de ta mère, pour voir Matthew essayer encore et encore de se rapprocher de toi et voir ta sœur avoir ce que vous n’aviez jamais pu avoir avec Nate et tout ça à cause d’argent. C’était peut-être ça le pire, que tu n’aies jamais connu ton père à cause de l’argent. Mais tu l’avais rencontré maintenant, tu l’avais rencontré et tu t’en voulais de te sentir plus à ta place à ses côtés que quand tu étais chez toi, dans cette maison où tu avais grandi au Texas. Tu t’en voulais parce que même si tu n’aimais pas spécialement Matthew et même si tu n’aimais pas non plus trop ta petite sœur que tu ne connaissais pas de toute manière car tu n’avais jamais fait l’effort, tu t’en voulais parce que ta mère avait toujours fait au mieux et qu’elle vous aimait plus que tout et qu’elle ne méritait pas ce que tu lui faisais vivre, tu le savais. Nathanael te le rappelait bien assez mais il refusait de te parler en ce moment après la surprise que tu lui avais faite quand tu l’avais embarqué dans ta mission avec votre père. Tu savais que ton frère ne voulait pas le rencontrer mais tu voulais qu’il le voie, au moins une fois, qu’il ne puisse pas avoir de regrets.

Tu regardais ta montre avant de soupirer. Tu devais te mettre en route, sinon tu allais être en retard et tu ne pouvais pas imaginer être en retard. C’était une de tes règles et puis tu n’avais pas envi d’être en retard, ton rendez-vous avec James allait te changer les idées. Tu avais besoin de te changer les idées, tu avais besoin de ne plus penser à Darian, à ta mère, à Nathanael. C’était important pour toi de te vider l’esprit et comment mieux le faire qu’en te concentrant sur le projet de fin d’étude de James ? Vous y travailliez depuis le début de l’année mais c’était un beau projet et tu espérais qu’il le termine dans les temps comme il le souhaite. Tu allais tout faire pour. Alors que tu marchais dans les couloirs de l’académie pour te rendre vers le laboratoire où James t’avait donné rendez-vous, tu ne pus t’empêcher de te rappeler que James était un autre problème auquel tu devais faire face et tu n’étais pas prête à le faire. James c’était un mélange de tout ce que tu t’étais promis de détester chez un homme et pourtant, tu en voulais profondément à ton cœur de te trahir de la sorte. Parce que même si tu étais maîtresse dans l’art de dissimuler ce que tu ressentais au regard des autres quand tu en avais besoin, tu ne savais pas te mentir à toi-même. Tu ne savais pas si tu pouvais appeler ça de l’amour mais tu savais une chose, l’idée de voir James quitter l’académie, te quitter certainement te donnait envi de vomir. A force de travailler ensemble, votre relation avait changé, elle avait beaucoup trop changé même vu le nombre de fois où vos soirées de travail s’étaient terminées par vos vêtements sur le sol et vos corps ne formant plus qu’un. Tu ne te souvenais pas comment vous en étiez arrivés là mais à force de vous crier dessus, à force de vous disputer, vous en étiez arrivés là. James t’insupportait toujours avec ses sourires en coin, avec cette attitude de monsieur je suis plus fort que tout le monde mais ce serait mentir que de dire que vos disputes ne t’amusaient pas un peu.

Avant que tu ne comprennes ce qui arrivait, tu étais devant le laboratoire dans lequel James t’avait donné rendez-vous. Tu arrangeais rapidement tes cheveux avant de prendre une grande inspiration et d’ouvrir la porte. James était déjà à l’intérieur et il arpentait la pièce à une vitesse qui était loin d’être humaine. Tu savais que James avait cette capacité depuis longtemps mais cela t’éblouissait toujours. Tu ne savais expliquer pourquoi mais tu étais toujours impressionnée par ce genre de capacité. Toutefois, tu n’étais pas là pour regarder James arpenter la pièce à une vitesse surhumaine donc tu décidais d’ouvrir la bouche. « Tu veux bien arrêter d’arpenter ce pauvre laboratoire ? Je suis là maintenant. » Ce qui était vrai, tu étais là maintenant et prête à te mettre au travail pour éviter tout le reste, c’était plus facile comme ça de toute manière, beaucoup plus facile. « Tu vas bien ? » Lui demandas-tu parce que tu ne l’avais pas vu ces derniers jours, il devait être occupé avec son transfert prochain hors de l’académie.