« Maman, il est passé où papa? » « Il ne reviendra pas », me dit-elle, sans aucune expression. Son visage était vide et stoïque. J’attendais le reste de sa phrase, une explication ou du moins quelques mots, mais rien. Son regard était dirigé vers la télévision, elle regardait une émission culinaire. J’étais planté à côté d’elle et je la fixais en me demandant se qu’il n’allait pas chez elle. Après quelques secondes, elle bifurqua le regard vers moi. « Retourne dans ta chambre, maintenant! » Elle n’agissait pas comme à son habitude, la chose qui était assise dans le salon ne pouvait pas être ma mère, celle qui était si tendre et bienveillante ne pouvait pas jeter du revers de la main la disparition de son père. Ça faisait deux ou trois jours qu’il n’était pas venu à la maison. Ce n’était pas dans ses habitudes de partir aussi longtemps sans avertir la famille. Quelque chose de louche s’œuvrait dernières ça, je voulais savoir. J’avais quinze ans à l’époque, je me croyais capable de tous faire, je commençai quelques recherches qui s’avérèrent infructueuses. Après quelques semaines sans voir mon paternel, je commençai à me résigner, il ne reviendrait peut-être jamais. C’était mon père qui s’occupait de ramener l’argent à la maison, c’était un aide-boulanger et malgré son maigre salaire, il s’occupait toujours de mettre de la nourriture sur la table. Lorsque j’étais jeune, nous étions assez pauvres. Ma mère était à la maison à s’occuper de mon frère et moi après un accident d’auto lorsqu’elle était plus jeune qui l’a laissé invalide au travail. Bien entendu, nous avons surfé sur les économies que mon père avait mises de côté, mais bien rapidement j’ai dû commencer à travailler pour subvenir au besoin de la famille. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commis mes premiers vols. Au départ, c’était des petits délits dans des supérettes, mais j’ai rapidement compris comment ça fonctionnait. Parfois, je me suis fait pincer, mais les mineurs peuvent toujours passer entre les mailles du filet. J’ai parfait mes techniques



C’est aussi à ce moment que je compris que j’étais peut-être différent des autres. Je ne savais rien des non-mutants avant d’entrer dans l’HYDRA et de me rendre compte qu’il était possible pour des humanoïdes de contrôler le feu ou de respirer sous l’eau. Bien entendu, je restais surpris que des êtres comme ceux-ci soient parmi nous, dans les rues de New York. En parlant avec l’un d’eux, ils me firent comprendre que j’étais moi aussi l’un des leurs. Ma capacité n’est pas quelques choses de flagrant. Ce que je veux dire par là, c’est que ce n’est pas tangible comme réaction. Il m’arrivait de faire des choses que je croyais impossibles, mais je mettais ça sur la faute de la chance. Avec des collègues, ils m’enseignèrent l’art du combat, puis je deviens rapidement bien meilleur qu’eux. Après tout, je n’avais qu’à passer une soirée sur YouTube pour connaitre la majeure partie des mouvements de karaté. J’avais un plaisir fou à apprendre de nouveaux mouvements et performer dans de nouvelles activités. HYDRA avait donné un nouveau souffle à ma vie, puis avec ma copine, je vivais l’un des plus beaux moments de ma vie. Bien entendu, tout ça ne pouvait pas durer.



Notre douce vie idyllique vint s’assombrir à mes 23 ans. Nous étions à Monaco pour une mission lorsqu’une explosion nous confina ensemble dans un bâtiment. Nous étions 5, tous pris au piège dans une vieille bâtisse qui menaçait de s’effondrer à tout moment. La fumée et les flammes avaient envahi chaque recoin, nous nous sommes donc tous séparés. Heureusement, moi et ma copine avons réussi à sortir vivants. Je m’étais blessé à un pied rendant mes mouvements très lents. Après m’avoir mis en sécurité, elle retourna à l’intérieur malgré mes lamentations et mes ordres. Le bâtiment n’était pas assez solide et quelques minutes après qu’elle soit entrée, tout s’écroula. Je m’en souviendrais comme si c’était hier. J’étais en larme, coucher dans l’herbe, observant le TAT de bois en combustion, espérant qu’elle soit sortie par une autre porte. Quelques coéquipiers entendirent mes gémissements et virent m’aider. Durant cette soirée nous perdions deux coéquipiers, dont la femme de ma vie. Par la suite, ce fut très difficile de m’en remettre. Je suis resté seul, enfermer dans mon appartement, durant deux ou trois semaines après son départ. C’était impossible de m’en remettre, je ne pouvais pas continuer à vivre sans elle. Puis, j’ai recommencé à travailler, mais ce n’était plus comme avant sans ma douce à mes côtés. Je décidai de changer d’équipe pour repartir sur une bonne base.

À l’heure actuelle, je suis l’un des meilleurs agents de l’HYDRA lorsqu’il s’agit d’entrer par effraction et de s’emparer d’un bien ou d’un secret. Je continue à voler dans mes propres intérêts pour arrondir les fins de mois. C’est pourquoi le SHIELD me recherche activement. Il faut dire que maintenant, je suis fiché dans la liste des criminels les plus actifs de New York. C’est temps-ci j’essaye de faire profil bas pour ne pas me faire pointé du doigt, il me reste qu’à attendre que les projecteurs se tournent sur quelqu’un d’autre.