L'organisation est une question de pratique, enfin presque.

Etre un agent ça a des avantages, majoritairement on va dire, quand les choses vont bien et que la chance est avec vous -ou le bon dieu allez savoir-. Mais il y a une part du boulot que tous les agents détestent, sauf rares voir inexistantes exceptions: la paperasse. Rédiger un rapport complet après chaque mission, remplir des formulaires pour chaque perte de matériel ou pour en utiliser, sans compter aussi les rapports bien plus délicats lorsqu'un des leurs tombaient sur le terrain. C'était une horreur, toutes ces montagnes de papier mais malgré l'avancée de la technologie, avoir une trace écrite n'était pas un luxe si on considère que ça au moins, on ne peut pas le pirater à distance -même s'il restait l'option de venir voler les dossiers bien sûr mais ne partons pas sur un scénario catastrophe d'emblée, vous voulez bien ?-. Et puis c'était comme ça que fonctionnait l'agence depuis toujours et certaines habitudes avaient la dent dure par ici. Lui-même n'avait pas forcément toujours envie de remplir sa propre paperasse même si en règle générale, il faisait ça de façon régulière, précisément pour ne pas avoir à se plonger dedans des heures durant par la suite, mais il savait que ça n'était pas le cas de tout le monde et notamment d'Ellen.

En tant que chef d'équipe, c'était à lui de s'assurer que chacun des membres de ladite équipe remplisse ses rapports le plus vite et le mieux possible, c'était précisément à cet effet là qu'il avait rappeler à la jeune femme qu'elle lui devait encore les siens. Ce à quoi elle lui avait assuré qu'il les auraient dans la journée. Il l'avait donc laissé s'en charger, s'en retournant à sa petite tournée parmi les autres, histoire qu'il puisse centraliser tout ça en en seul envoi pour le service des archives, surtout qu'il devait les lire avant et y mettre son petit autographe ce qui prenait du temps même s'il avait appris à parcourir les grandes lignes depuis le temps. Une fois son numéro de méchant patron qui venait les embêter avec la paperasse, il regagnait son bureau pour commencer à passer en revue ceux qui étaient déjà empilés sur son bureau, enfilant ses lunettes avant de s'asseoir, histoire d'éviter de se filer mal au crâne avant d'atteindre la moitié de cette dernière. Et oui, il était encore dans une forme physique admirable mais en ce qui concernait sa vue, il commençait petit à petit à sentir qu'il fatiguait après plusieurs heures de lecture, surtout que c'était souvent écrit assez petit tous ces rapports. Bref, il avait du boulot et il fallait bien s'y mettre.

Après un moment, il s'autorisa une pause. Il avait besoin de refaire le plein de café, son mug restant désespérement vide sur son bureau et il se dit qu'il ferait un détour sur son chemin pour voir si elle voulait qu'il lui rapporte un thé. En arrivant à sa porte, il jeta un rapide coup d'oeil à l'intérieur de la pièce, écoutant la musique que s'en dégageait et vit qu'Ellen était pleinement absorbée par ses rapports, ce qui lui arracha un sourire. Elle ne l'avait même pas entendu arrivé, c'était signe qu'en effet, elle était plongée corps et âme dans ce qu'elle faisait, ce qui l'amusait il fallait bien le dire. Même s'il trouvait ça aussi assez fascinant à observer. Il resta à sa porte, s'appuyant contre le chambranle après quelques minutes, les bras croisés sans rien dire jusqu'à ce qu'elle finisse par remarqué sa présence. Il se contenta de sourire plus largement alors qu'il quittait l'encadrement de la porte pour s'avancer vers elle. Il avait mis du temps à s'habituer à l'entendre l'appeler Monsieur mais à présent, il n'y prêtait même plus attention lorsqu'ils étaient seuls. « Je n'ai strictement rien dis à ce sujet et n'avait aucunement l'intention de le faire, ne t'en fais pas. Je sais ce qu'il en coûte de le faire et je n'ai pas franchement envie de me prendre un autre mug dans la figure. » répondit-il suite à ses remarques, clairement en train de la taquiner sur le sujet puisqu'elle lui avait tendu la perche d'elle-même. C'est vrai que c'était parfois compliqué de ne pas tomber dans la familiarité à laquelle ils étaient habitués à partager depuis les bancs de l'académie. Mais puisqu'ils étaient entre eux...
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Faire quelque chose qu'on aime pas, forcément, ça vous fait et vous fera toujours trainer des pieds. C'est une règle universelle et ça, personne n'y changera jamais rien. La paperasse, à part pour certains, c'était une corvée mais en tant que chef d'équipe, il se devait de s'assurer que les rapports soient retournés en temps et en heure pour que la mise à jour soit faite correctement pour ne pas mettre en retard les agents en charge de cette tâche et puis ça lui aussi devait y passer, c'était donc plus simple pour lui de les relire au compte goutte que s'il avait une pile énorme à revoir avant la dernière ligne droite. Mais bon, ça faisait partie de leur boulot et il fallait faire avec. Cependant c'est vrai qu'il était étonné de la voir surprise de le trouver là car en général et par il ne savait quel miracle ou super-pouvoir -sans mauvais jeu de mot-, elle était toujours capable de le voir arriver ou de sentir sa présence dans les parages comme personne. Sûrement qu'à force d'avoir passé autant de temps à deux que ça soit à l'académie ou en mission ou même en dehors, elle avait appris à reconnaître sa démarche et tous ces petits détails que les autres ne remarquaient pas à son sujet.

Il aurait bien sûr pu s'annoncer, tousser pour qu'elle sache qu'elle n'était plus seule mais il ne l'avait pas fait, parce qu'il était content de pouvoir la voir comme ça, concentrée sur ce qu'elle faisait et puis il pouvait en profiter pour l'observer sans avoir à s'expliquer. Oui, sortit de son contexte, ça faisait un brin stalker mais bon. Quand elle remarqua sa présence, il quitta sa place au seuil de la porte pour entrer dans la pièce, lui laissant l'occasion de lui annoncer qu'elle avait quasiment finit ses dossiers et qu'il pourrait emmener ça avec lui, précisant qu'il vaudrait mieux pour lui qu'il ne lui fasse pas de remarque sur le sujet mais évidemment, il ne peut s'en empêcher, l'occasion était trop belle. « Ca fait partie de mon charme, que veux-tu. » répondit-il à sa remarque avant de prendre place dans la chaise qui se trouvait face à son bureau. « Je m'en serais voulu que tu l'abîmes. » rétorqua-t-il à sa réponse tout en souriant. Ce mug était c'est vrai des plus banals mais il avait voulu marqué le coup à leur sortie de l'académie et puisqu'il savait qu'elle était une grande amatrie de thé, le mug c'était imposé à lui comme idée de cadeau. Mais ça lui faisait plaisir de l'entendre dire que c'était son préféré, évidemment.

Fronçant une seconde les sourcils quand elle lui demanda ensuite s'il voulait un coup de main pour ses dossiers, il esquissa un léger sourire lorsqu'elle précisa qu'elle était prête à lui faire la lecture si ça pouvait l'aider à aller plus vite. « Je ne vais pas dire non à une telle offre même si je doute que ça n'est pas entièrement fait sans arrières pensées. » dit-il en haussant un sourcil. « On est mardi soir et ça veut dire thaï alors je soupçonne que tu me proposes ça juste pour que je t'invite et que tu manges à l'oeil. Mais bon, une présence humaine ne peut pas me faire de mal face à toute cette paperasse. » ajouta-t-il sur sa lancée. Bien sûr, il plaisantait avec elle sur le fait qu'elle voulait simplement se faire offrir le repas en lui proposant son aide. C'était une taquinerie de plus mais c'est vrai qu'il apprécierait d'avoir un peu de compagnie -la sienne on s'entend bien- face à la montagne de travail qui l'attendait encore pour la soirée.
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Bien entendu que la concentration était importante. Que ça soit pour eux comme pour n'importe qui d'ailleurs. Ceux ayant des troubles de l'attention pourront vous le confirmer, quand on est pas capable de se focaliser ça peut vite devenir un enfer. Mais bien sûr dans leur domaine, la concentration était une chose essentielle car la place laissée au hasard devait être la plus petite possible et il fallait être prêt à tout, prévoir l'imprévisible et pour se faire, il fallait qu'ils soient capables d'être concentrés malgré la situation, ce qui incluait des coups de feu, une situation d'interrogatoire et tout le reste. Ellen avait toujours fait preuve d'une plus grande capacité de concentration que lui sur certains points, notamment lorsqu'il avait essayé d'apprendre le taï-chi avec elle à l'époque. Il comprenait les effets positiifs que ces exercices pouvaient avoir mais il n'avait pas la patience nécessaire pour s'y mettre ou en tout cas, atteindre son niveau. Il se détendait à sa façon, en lançant un ballon ou tout simplement en courrant jusqu'à ne plus pouvoir rester debout. Mais oui, pour la peine, la voir si concentrée sur ses dossiers l'avait fasciné, il la trouvait toujours particulièrement intéressante à observer même s'il connaissait cette facette là de sa personnalité par coeur, tout comme chaque ligne de son visage mais ça, c'était une autre histoire.

Sa tentative de l'empêcher de faire le moindre commentaire sur la pile de dossiers qui se trouvait sur son bureau avait échoué parce qu'évidemment, il n'avait pu s'empêcher de souligner comment la dernière fois qu'il avait fait une telle chose, il avait manqué de se prendre une tasse en pleine figure. Et forcément, sa réponse à lui la fit réagir de la même manière. « Les autres ? Et je peux avoir un exemple puisque tu sembles affirmer que je n'ai pas que mon physique qui joue en ma faveur ? » répliqua-t-il, ne pouvait pas laisser passer sa remarque comme ça et croyez bien qu'il saurait se souvenir de cette phrase en temps voulu. Il prenait ensuite place face à elle et continuant sur le sujet du mug, il admit que c'était bon de savoir que celui qu'il lui avait offert des années plus tôt était son préféré, stipulant qu'il s'en serait voulu de l'avoir abîmer si jamais elle lui avait balancé à la figure pour le faire taire. Voyant son sourire même si elle tentait d'être sérieuse et de prendre un air noir avec lui, il sourit à son tour, fier de lui. Oui, malgré toutes ces années, il parvenait toujours à trouver comment la faire sourire et c'était une petite victoire en soi, si on considère toutes les choses qu'ils ont traversés, ensemble ou chacun de leur côté.

Lui proposant de lui faire la lecture pour l'aider à se débarrasser plus vite de tous ces dossiers, il lui rétorqua qu'il se doutait qu'elle lui offrait de le faire tout simplement parce qu'elle avait une idée derrière la tête en le faisant. Il venait de mettre les pieds dans le plat sans le vouloir, aussi s'empressa-t-il de s'expliquer, rajoutant qu'il savait qu'en vérité elle le faisait juste pour pouvoir se faire inviter puisqu'ils avaient l'habitude de manger ensemble, plats thaï en général. « Hey, j'ai jamais prétendu être l'homme parfait. » argua-t-il en haussant les épaules, essayant de s'en tirer comme il le pouvait face à son air sérieux qu'il savait être une façade. « Mais ça a presque marché quand même. » fit-il remarqué en souriant. La voyant quitté sa chaise tasse en main pour finir par lui faire face, il fronça les sourcils et se détendit quand elle lui énonça que pour se faire pardonner, il devrait lui faire un thé. « Un thé ? C'est tout ce qu'il faut pour avoir ton pardon ? Intéressant. » répondit-il en prenant la tasse dans sa main, effleurant la sienne au passage alors qu'il quittait sa chaise. « Yunan, Sencha ou Jasmin ? » demanda-t-il en esquisçant un sourire, commençant à s'avancer vers la porte pour se rendre à la cuisine afin de préparer le tout. Ca ne serait pas bien compliqué pour lui, vu le nombre de fois qu'il l'avait vu faire et qu'il en avait déjà préparé pour elle. « Et pendant que tu inspecteras mon travail, tu pourras appeler pour commander, histoire qu'on attende pas des heures pour être livré. »
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Elijah avait une certaine compréhension sur le sujet que d'autres n'avaient pas, il fallait l'avouer. Lui savait que sa séance de taï-chi était son moyen à elle de canaliser son trop plein d'énergie plus jeune et qu'à présent cet exercice faisait partie intégrante de sa routine matinale. Parce qu'il la connaissait depuis plus longtemps que les autres et qu'il savait tous ces détails que d'autres ignoraient. C'était aussi pour ça qu'il avait tenté de s'y mettre mais sans succès parce que lui ne parvenait pas à rester aussi calme qu'elle et parce qu'il avait sa propre façon à lui de se détendre. Frapper dans une balle ou faire quelques paniers oui, ça c'était déjà mieux pour lui mais tout simplement parce que c'était ainsi que lui se vidait la tête. L'important c'était que chacun ait trouvé sa façon de faire après tout. C'est vrai que de son côté, Elijah préférait l'approche plus sportive parce qu'il était sportif. Il n'en avait pas forcément l'air et il le savait mais il se tenait en forme et il n'avait clairement pas à rougir de son apparence une fois que sa chemise tombait. Enfin ça, c'était une autre histoire.

Évidemment qu'il avait voulu joué au plus malin avec elle, c'était partie intégrante de sa personnalité et de la dynamique de leur duo. Et comme il l'avait dit, se montrer de la sorte faisait partie de son charme, amenant la remarque de la jeune femme qui le fit tiquer. Il n'allait pas la laisser s'en sortir comme ça, pas après qu'elle lui ait dit que ça n'était pas son seul atout charme. Il voulait voir si elle allait se démonter ou pas et il croisa les bras en la voyant se mouvoir dans son siège, signe qu'elle aller parler. Il l'écouta donc vanter ses mérites en la dévisageant. Oui, il se défendait niveau arts martiaux mais c'était en partie un impératif de leur boulot que de savoir se défendre alors... Pareil pour les armes d'ailleurs. Quant au reste, il avait eu un bon exemple de diplomatie et de force de caractère avec son père ce qui avait sans aucun doute fait de lui un leader naturel, pour le reste, il avait la chance d'avoir la tête bien faite. Il acquiesçait donc à ses paroles, elle avait fait le tour de pas mal de choses déjà, tout ce qui concernait leur boulot en fait mais ça n'en était pas moins des points valables.

Il arqua un sourcil quand elle enchaîna à nouveau, toujours en le dévisageant. Lorsqu'elle évoqua le fait qu'il était ronchon sans sa dose de café matinale, il hocha la tête pour confirmer. Depuis le temps, sans son quota de caféine il avait du mal et il ne la contredirait pas sur ce point parce que c'était un fait connu de tous. Quant à la cuisine, c'est vrai qu'il se défendait et qu'il en était fier parce que ça n'était pas donné à tout le monde. « Hey, je chante très bien! » argumenta-t-il quand même avant de la laisser poursuivre, affichant un air semblable à celui évoqué quand elle évoqua sa Corvette. Il perdit son sourire quand elle arriva au passage sur les nouvelles technologies, il avait un peu de mal mais bon, ces trucs étaient parfois d'un compliqué. Un fin sourire s'installa à nouveau quand il repensait à sa fille et il fronça les sourcils à sa remarque sur son humour. Enfin il était déjà surtout surpris qu'elle ai sortit un tel monologue sur la question et cela devait se voir puisqu'elle finit par lui demander ce qui n'allait pas. « En long et en large d'ailleurs. Et pour ma défense, ça n'est pas de ma faute si certains n'ont pas les connaissances nécessaires pour reconnaître mes supers références en matière d'humour. Je maintiens que les Monty Pythons devraient faire partie des programmes scolaires. »

Suite à son offre de l'aider à relire tous les dossiers et son argument qu'elle ne faisait ça que pour se faire inviter à manger, il réagit à sa remarque en pointant le fait qu'il n'avait jamais prétendu être parfait, ce qui était le cas et ce qu'elle lui dit en réponse, le fit hausser les sourcils. « Et qu'est-ce qu'elle a ma façon de porter mes lunettes pour que j'en arrive sur la première page d'un tel magazine ? » demanda-t-il, curieux de savoir où elle voulait en venir en disant ça. Mais puisqu'elle ne répondait pas à sa prochaine remarque, il n'alla pas plus loin, se contentant de continuer à la taquiner alors qu'elle lui disait que pour se faire pardonner d'avoir insinué qu'elle était intéressée, il devrait lui faire un thé. « Plus ? Genre un plat de brownies ou plus, plus ? » ironisa-t-il alors qu'il tendait la main pour attraper la tasse qu'elle lui tendait. Forcément il toucha sa main se faisant mais comment savoir ce que ça lui faisait puisqu'elle ne montrait rien ? Bref, il s'avançait vers la sortie et il s'enquit de savoir quelle sorte de thé elle désirait pour la peine.

Bien sûr qu'il la connaissait vraiment bien. Après autant d'années à se connaître et se côtoyer autant qu'ils avaient pu le faire, il savait ce qu'elle aimait et n'aimait pas. Pas surprenant donc qu'il sache quel thé lui proposer, ni comment le préparer. Il ajouta ensuite qu'ils feraient mieux de commander maintenant pour la peine, s'ils voulaient ne pas avoir à attendre des heures pour avoir leur commande et à la réponse d'Ellen, il sourit en secouant la tête. Oui, c'était un peu autoritaire comme remarque de sa part de dire ça, d'où le oui chef de la jeune femme mais après tout, c'était bien son job d'être un peu directif. Il patienta dans le couloir, la tasse toujours à la main le temps qu'elle prenne son portable avec elle et une fois qu'elle l'eut rejoint, il commenca à marcher vers le point cuisine le plus proche. « Le chef te dis de choisir pour cette fois. Alors surprends-moi. » annonça-t-il en arborant un sourire en coin, fier de sa nouvelle taquinerie. De toute façon, qu'ils prennent la même chose ou pas, il aimerait sûrement, ce restau faisait de l'excellente cuisine alors il n'avait pas de risque à prendre de nouveaux plats. Arrivant à destination, il ouvrit la porte et la lui tint pour qu'elle entre, se dirigeant alors vers la bouilloire qui se trouvait plus loin afin de la remplir d'eau et de commencer à la faire chauffer pour préparer le thé.
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La clé c'était de trouver ce qui fonctionnait pour vous, tout simplement. Que ça soit de jouer d'un instrument ou écrire, faire du sport ou tout simplement ne rien faire mais c'était important de pouvoir trouver un moyen de relâcher la pression et se vider la tête dans leur boulot. Parce que c'était là le moyen le plus efficace de ne pas imploser en plein vol car mine de rien, ça n'était pas tous les jours une partie de plaisir et dans son cas -comme dans celui d'Ellen bien entendu-, il y avait eut des pertes en cours de route. Mais malgré tout oui, quand il se défoulait en frappant une balle ou en faisant quelques paniers, pendant un moment aussi fugace et illusoire soit-il en vérité, il souriait parce qu'il ne pensait plus à rien. Mais ça n'était pas non plus les seuls moments où il souriait comme il le prouvait ici alors qu'il s'amusait à lui tenir tête en répondant à sa remarque. Parce qu'il savait très bien ce que cela entrainerait de sa part et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'était pas déçu de la suite de leur conversation puisqu'il réussi à la faire se trahir toute seule, sautant sur l'occasion pour continuer de la taquiner maintenant qu'elle l'avait suivi sur le sujet.

Il l'avait donc laissé lui dire en long et en large quelles étaient ses différents atouts et le moins que l'on puisse dire c'était qu'en effet, elle s'était montrée plutôt exhaustive énumérant une bonne dizaine de points. Il avait conscience de la plupart d'entre eux d'ailleurs, surtout pour la première partie où elle exposait les qualités qu'il démontrait sur le terrain et au sein de leur job quant à la partie plus personnelle, oui il contesta vivement la remarque sur ses talents de chanteur -par pure mauvaise foi- mais il était plutôt d'accord pour tout le reste, en effet. Du coup il était un peu dubitatif quand elle en avait fini avec son petit exposé, ne trouvant pas cela si étrange qu'elle ait pu remarquer toutes ces choses depuis le temps qu'ils se connaissaient. Il pouvait en dire tout autant à son sujet à vrai dire. Il connaissait ses petites habitudes, déchiffrer la plupart de ses roulements d'yeux ou différents soupirs, il lui préparait toujours chaque année pour son anniversaire le même gâteau, son préféré et il savait aussi qu'elle préférerait toujours une paire de baskets à des talons hauts hors de prix. Elle n'était pas sa meilleure amie pour rien après tout. « L'exagération c'est leur fond de commerce alors je serais tenté de dire que non mais bon, ça n'est que mon avis. » se contenta-t-il de lui répondre tout en arborant un sourire en coin, puisque clairement il exagérait mais qu'il n'irait pas le reconnaître devant elle.

Puis après qu'il lui ait dit qu'après tout, il n'avait jamais prétendu être l'homme parfait et qu'elle le contredit à sa façon sur le sujet, à nouveau il s'enquit de savoir ce qu'elle avait à redire à tout ça. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il aurait à faire sur la première page d'un magazine féminin en rapport à l'image d'un homme parfait. Doute dont il lui fit part d'ailleurs et qui visiblement ne semblait pas tenir debout selon elle s'il se fiait à sa réponse. « Grave ? » répéta-t-il après elle avant qu'elle ne développe ses propos face à la tête qu'il devait faire alors. Ses lunettes, il les portaient parce qu'il en avait besoin, tout simplement, rien à voir avec la tendance qu'elle évoquait ici. Il n'était plus si jeune même s'il était toujours en forme et sa vue commençait à se fatiguer plus vite, d'où ses lunettes. Il avait choisit la paire la plus basique, noires et sans fioritures. Mais il avait du mal à voir en quoi ça rentrait en ligne de compte dans ce qu'elle essayait de lui dire ici. Et avec ses prochaines paroles, il haussa les sourcils une seconde surpris de l'entendre dire quelque chose d'aussi direct mais il préféra ne pas commenter, Il savait très bien que s'il le faisait, il s'aventurerait sur un terrain glissant et pour le moment mieux valait éviter les complications, il avait déjà assez à faire de ce côté là avec Evalee et Bellamy. « Compliment accepté. » fut tout ce qu'il ajouta sur le sujet.

La situation était devenue un peu étrange mais puisqu'il lui fit remarqué qu'elle ne voulait l'aider que pour se voir inviter à manger à l'oeil, ils laissèrent tout ça de côté -même si tout ce qui c'était passé tournerait sûrement dans sa tête pour un moment- et vexée de l'entendre oser affirmer une chose pareille, elle lui dit que pour se faire pardonner, il devrait lui faire un thé. Ce à quoi bien évidemment Elijah ne manqua pas de répondre qu'il ne lui en fallait pas beaucoup pour accorder son pardon. La réponse d'Ellen ne tarda pas à se faire entendre et à nouveau, il rebondit sur ses dires, demandant qu'est-ce qu'il lui faudrait encore, curieux de voir sa réponse. Bien sûr, c'était une nouvelle taquinerie de sa part et il essayait de la piéger en la forçant à nouveau à mettre les pieds dans le plat. « Plus comme un dîner au restaurant et un bon cinéma avec un massage à la clé par exemple. Ce genre de choses quoi. » commenta-t-il en haussant un sourcil pour lui faire comprendre de quoi il parlait ici même s'il se doutait qu'elle avait dit ça justement pour l'entendre dire ce qu'il venait d'énoncer à la façon qu'elle avait eut de sourire et se mordre la lèvre juste avant.

Prenant la direction de la cuisine ensuite, il lui tint la porte pour entrer après avoir mis les pieds dans la pièce, non sans auparavant lui avoir dit de passer commande histoire qu'ils n'attendent pas trop. Pendant qu'elle passerait le coup de fil, lui s'occuperait de lui faire son thé. Il savait très bien qu'il ne lui faudrait pas longtemps et il s'affairait donc de son côté, mettant l'eau à bouillir pendant qu'il déposait le sachet de thé dans le mug, regardant sa montre pour être certain que le timing serait respecté et lorsque la bouilloire se mit à siffler, il versa l'eau dans la tasse. « On commande chez lui depuis trop longtemps je crois. » rétorqua-t-il en souriant alors qu'il reposait la bouilloire sur son socle et qu'il se retournait vers elle avec son thé. « Encore trente secondes et il sera prêt. Et non merci, je vais plutôt rester à l'eau le temps du repas. » C'était plus sage même s'il avait déjà bu du café tout en mangeant thaï par le passé. « Tu proposais de m'aider avant et à présent tu voudrais que je passe ma soirée à te cuisiner des brownies ? Je vais vraiment finir par croire que tu n'es intéressée que par mes talents derrière un fourneau tu sais. » lança-t-il en reprenant un air faussement vexé avant de sourire à nouveau. « De toute façon, il n'y a rien ici pour que j'en fasse mais j'en ramènerais vendredi si tu veux. » ajouta-t-il avant de retirer le sachet de thé du mug, ce dernier étant fin prêt et il attrapa une bouteille d'eau du frigo en revenant. « Alors, par quoi tu préfères commencer ? » demanda-t-il à la jeune femme face à lui.
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A l'époque, lorsqu'il avait rencontré sa femme -enfin son ex-, il avait pensé qu'il aurait du mal à se trouver du temps pour mener de front vie de famille et boulot mais il y était parvenu et c'était sûrement grâce à ça qu'il était parvenu à évacuer la pression que générait parfois le fait de travailler pour le S.H.I.E.L.D. et de risquer sa vie à chaque mission. Le temps passé en dehors lui permettait de cloisonner les choses, en partie en tout cas. Le sport était toujours quelque chose qu'il utilisait en cas de besoin pour décompresser mais après son divorce et la mort de sa fille, c'était même devenue une thérapie mais ça il ne voulait plus y penser. Mais il est vrai que même s'il savait que sa séance de taï-chi était importante pour elle, il avait fini par venir la déranger même quand cela n'était pas absolument nécessaire tout simplement parce qu'il savait que dans le fond ça ne la dérangeait pas parce que c'était lui. Et c'était pour la même raison aussi qu'il se permettait de faire de telles remarques sans savoir que cela les entraineraient dans une telle conversation au sujet de ses qualités au boulot comme en dehors.

Bien sûr dans sa diatribe, il se permis ça et là quelques commentaires comme au sujet des Monty Pythons -où en effet, elle n'aurait pas eu le dernier mot avec lui les concernant- et il se surpris à l'entendre dire aussi que selon elle, même s'il avait dit le contraire, il avait tout de l'homme parfait. Ce qu'elle s'employa alors à lui expliquer à nouveau même si cela le laissait quelque peu perplexe, notamment le passage avec ses lunettes. Mais en effet il ne l'avait jamais entendu lui dire qu'elle le trouvait sexy et c'était un peu étrange il devait bien l'avouer mais il savait aussi que cette fois-ci, il valait mieux ne pas répondre car cela entrainement une conversation qu'ils évitaient d'avoir l'un comme l'autre depuis deux bonnes décennies déjà si ce n'est plus. Changeant plutôt de sujet en sous-entendant qu'elle ne voulait l'aider que pour pouvoir se faire inviter, il rebondissait sur ses paroles en arguant qu'elle n'était pas chère à acheter si un thé suffisait à avoir son pardon et bien entendu, à sa réponse, il avait à nouveau saisi la perche qu'elle lui lançait pour lui dire à quoi il pensait en expliquant ce que son "plus plus" voulait dire. La réponse de la jeune femme lui fit hausser un sourcil alors qu'il souriait à nouveau, voyant qu'elle ne réalisait pas que sortit de son contexte, sa réponse pouvait prêter à confusion. « Que de compliments ce soir. Pitié, dis-moi que je ne suis pas mourrant! » lança-t-il en plaisantant alors qu'ils arrivaient à la cuisine pour qu'il lui prépare son thé.

Oui, il avait délibérément choisi de ne pas souligner ce qu'elle avait dit parce qu'une fois encore, ça serait jouer avec le feu et qu'il préférait garder le ton léger qui régnait entre eux à présent. S'affairant à préparer la boisson de la jeune femme, il la laissait passer un coup de fil afin qu'elle commande leur repas et s'étonna de l'entendre lui dire qu'on attendait cette dernière au restaurant. Il faut dire qu'à force d'appeler toutes les semaines, ça n'était pas si surprenant -potentiellement dangereux même mais depuis le temps si on avait voulu les empoisonner ça serait déjà fait-. Terminant la préparation du thé, il admit vouloir rester à l'eau comme il avait déjà une bonne dose de caféine dans l'organisme et alors qu'il déposait le mug devant elle, il remarqua suite à sa question qu'Ellen ne semblait être intéressée que par ses talents de cuisiner, ce qu'il lui fit remarqué promptement, ajoutant qu'il ramènerait des brownies bientôt, n'ayant pas ici les ingrédients nécessaires pour en faire. « Considère-toi chanceuse alors, que je ne te fasses pas payer tout ça comme un vrai chef le ferait. » répondit-il en haussant les sourcils.

Il plaisantait bien sûr parce qu'il aimait cuisiner de toute manière et qu'il ne lui viendrait jamais à l'idée de faire payer ce qu'il ramenait au boulot pour son équipe ou les autres. Du coup, il la questionna pour savoir par quoi elle voudrait commencer et sa réponse le fit sourire en coin. « Qui sait, peut-être que oui, peut-être que non. » répondit-il en prenant un air énigmatique avant de sourire à nouveau et d'acquiescer à sa suggestion. « Faisons ça oui, je vais aller payer le livreur en attendant et commencer à trier les dossiers avec ceux qui seront plus rapides à traiter. » ajouta-t-il en revenant à sa hauteur pour l'accompagner en dehors de la pièce, le laissant aller jusqu'à son bureau à elle pour récupérer ses dossiers et passant donc récupérer leur livraison entre temps pour finir par la rejoindre dans son propre bureau quelques minutes plus tard. Déposant le sachet sur la table basse qui se trouvait devant le bureau, il alla récupérer ses lunettes sur ce dernier pour les mettre sur son nez avant de prendre place face à elle et les dossiers empilés là. « Combien on en a cette fois ? » demanda-t-il alors qu'il attrapait sa boite et la paire de baguettes que contenait le sachet devant eux.
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