Je suis le genre de type qui est né d'une histoire d'un soir... et si ça a duré plus d'un soir, c'est mon arrivée dans ce monde qui l'a fait fuir. Enfin, j'en saurais jamais rien, ma mère n'a jamais voulu me parler de mon géniteur. Elle disait qu'il fallait mieux que je considère son nouveau mari comme mon père. C'est ce que j'ai essayé de faire. Quand j'étais môme, j'étais plutôt docile, bien différent d'aujourd'hui. Enfin bref, je vivais avec ma mère et son copain à New York, j'ai passé presque toute ma vie dans la grande pomme. À l'école j'étais plutôt le genre à faire le clown, mais pas le cancre rebelle. Nan, un gentil garçon facilement distrait, mais assez curieux pour avoir des résultats convenables. Le bon camarade de classe qui s'entendait avec tout le monde, c'était moi. Parfois, je regrette un peu cette période : franchement, à huit ans, le monde semblait m'ouvrir les bras, rien ne paraissait impossible et surtout, je n'avais conscience que je pourrais avoir des problèmes quelconques... enfin, c'est ce qu'on appelle l'innocence quoi. La mienne a commencé à sauter comme un vieux disque rayé au moment où mes profs m'ont surpris un peu trop proche d'un de mes camarades de classe au collège. Un garçon évidemment, sinon, ça n'aurait pas posé le moindre problème cette complicité et cette proximité si ça avait été une avec une fille. Ça aurait été "normal".

Mes parents et les parents de l'objet de ma "monstruosité" furent prévenues et forcement, les ennuies commencèrent. Mes bourges de parents me changèrent de collège et puisque mon comportement n'avait pas vraiment changé au lycée, ils eurent la bonne idée de m'envoyer dans un camp de réorientation durant les vacances d'étés. S'il me restait un brin de naïveté, celui-ci fut complètement anéanti par cette expérience. Pendant que mes camarades de classes profitait de leurs vacances à Miami ou à Los Angeles, moi je subissais ce qu'on appelle une thérapie par aversion, normalement depuis les années 1990, cette pratique avait été officiellement reconnue comme dangereuse et inutile, mais apparemment, les conservateurs étaient bien au-dessus des psychologues. Je flirtais avec l'électrice avant même de savoir de quoi j'étais capable avec celle-ci. J'ai réalisé mon potentiel en apprenant le suicide d'un garçon dont j'étais proche... j'ai longtemps culpabilisé en pensant que c'était à cause de moi qu'il était mort, mais maintenant, j'ai bien conscience que c'est à cause des monstres qui pensent qu'on peut façonner le genre humain selon une norme. Pour en revenir à mon pouvoir, le choc de la mort de mon ami à permis à mon don de se manifester, les réseaux électriques se sont emballés puis l'électricité a ciblé les hommes que je tenais pour responsable de sa mort... Le S.H.I.E.L.D. est très vite arrivé pour étouffer l'affaire. Le camp fut démantelé, on considéra que la perte de contrôle de l'électricité était la preuve que ce genre d'établissement n'était absolument pas safe. Comme je refusais de retourner chez moi, le S.H.I.E.L.D. m'a permis d'avoir un job et un petit appartement. Même s'ils ont fait ça pour que je ne pose pas de problème, je suis toujours assez reconnaissant de ce qu'ils ont fait pour moi, même si aujourd'hui, mes idées sont bien différentes des leurs.

Bref, j'ai dû apprendre à me débrouiller tout seul à seize ans, apprendre à contrôle mon pouvoir, apprendre comment la vie active fonctionnait, apprendre à me relever après ce que j'avais vécu. Je dois reconnaître que ce fut assez compliqué, j'étais déprimé pendant un moment, j'avais même envisagé de mettre fin à ma vie, mais grâce à internet, j'ai pu rencontrer quelqu'un qui comme moi avait connu les camps de réorientation. C'est un hackeur de qui j'ai appris quelques trucs, même si je suis loin d'être aussi doué que lui. Bref, on est sorti ensemble un moment, avant que notre relation s'inscrive dans une routine dont nous ne voulions pas. On ne s'est pas déchiré, on s'est juste séparé d'un commun accord, pas de drama, de toute façon, on estimait qu'on en avait assez eu dans nos vies et que ce n'était pas la peine d'en rajouter davantage. Il faut croire qu'aucun de nous deux n'étaient vraiment amoureux de l'autre. On se parle encore aujourd'hui, il est arrivé plusieurs fois que l'on se revoit aussi bien pour un simple café que pour une baise sans conséquence. Bref, grâce à lui, j'ai pu aller de l'avant en ce qui concerne ma sexualité et ma propre personne.

Et puis, il y a deux ans de ça, j'ai rejoint les Dark Wings, okay, le nom est un peu cliché en plus d'être le titre d'une chanson de Within Temptation (je sais pas si c'est fait exprès ou pas), mais ce qui compte ce sont leurs idées. J'ai vite été séduit par ce petit groupe venu de Washington DC. Le problème, c'est qu'étant déjà noté dans l'index, je peux pas me contenter de dire que je ne veux pas vivre caché et que je suis fier d'être un mutant, je dois tout de même rester deux fois plus discret que les autres, car je n'ai pas franchement envie de finir en fermé dans le congèle du S.H.I.E.L.D., j'ai déjà connu l'enfermement à cause de ma différence, je n'ai pas envie de revivre ça à nouveau.